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L’ontologie de Marx

1980

Editions de l’U.L.B.

On débat encore toujours aujoud’hui de la philosophie de Marx : en existe-t-il d’ailleurs une, à proprement parler ? L’idéologie allemande a en effet récusé, en 1845-46, toute philosophie, Marx s’appliquant à fonder une « science de l’histoire » (le matérialisme historique) et s’engageant dans le combat politique quotidien. Mais en a-t-on pour autant terminé avec la question de sa « philosophie » ? Peut-on laisser de côté les textes de jeunesse, fulgurants, les considérer, suivant les voeux de Marx lui-même, comme un brouillon ? « On ne juge pas une époque sur la conscience qu’elle a d’elle-même », avait-il déclaré. Un auteur non plus, peut-être. Il ne s’agit pas ici de « jouer » le jeune Marx contre le vieux – ou l’inverse – ; il n’est nullement question de projeter sur cette oeuvre à la fois immense et lacunaire une philosophie qui la « récupérerait ». Au fond, l’auteur a voulu lire L’oeuvre philosophique de façon non téléologique (sans la rabattre sur ce qu’elle aura été, sur son destin ultérieur), la laissant presque comme d’elle-même se centrer autour d’une ontologie de l’activité qui, seule, donne un éclairage unitaire aux textes de la jeunesse, ici interprétés dans leur quasi totalité. Cette ontologie travaille encore par en dessous (puisque la philosophie explicite se trouve bannie depuis 1845) l’oeuvre de maturité, et jusqu’à tel texte tardif (1845) en lequel se noue et se dénoue la question du communisme. Au passage, les meilleures interprétations de l’oeuvre de Marx sont intérrogées, jusqu’à ce que soient éprouvés un à un les présupposés du « matérialisme historique » et de la dialectique.

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