Marc
Cet article étudie la philosophie de Chaïm Perelman dans une perspective à la fois historique et systématique. Il s’agit tout d’abord de montrer les liens qui unissent l’œuvre de Perelman aux travaux de ses deux maîtres bruxellois, Eugène Dupréel et Marcel Barzin. Si l’influence de Dupréel fut à la fois constante et féconde, l’emprise intellectuelle que Barzin exerça sur son jeune élève aboutit à l’enfermer, dès le départ, dans une conception de la logique qui ne lui permit pas d’appréhender correctement les résultats fondamentaux de la métalogique (Gödel) et de la sémantique (Tarski). Pour sortir des impasses conceptuelles où cette approche l’avait conduit, Perelman développa, dans un second temps, une philosophie du droit axée sur la prise de décision et la justification argumentative. Enfin, l’article s’attache à mieux cerner la figure discrète de Lucie Olbrechts-Tyteca, dont l’originalité tient à ce que, sur des points bien précis, elle se situe plus près de Dupréel que de Perelman.