T. Berns, “Violence de la loi à la Renaissance. L’originaire du politique chez Machiavel et Montaigne”, Kimé, Paris, 2000
Dans les pensées libres de Machiavel et de Montaigne, la loi est essentiellement inscrite dans la diversité, la violence, le conflit et la possibilité même de sa corruption. Mais malgré cette historicité, la question du fondement de l’autorité de la loi est posée, dans toute son incertitude, et peut donc être suivie pas à pas dans les textes de ces deux penseurs, que Thomas Berns resitue dans une gigantesque fresque de la perception pré-moderne du politique. Or, chez Machiavel comme chez Montaigne, la réponse à cette question de la loi s’articulera essentiellement -même si dans des sens précisément opposés- au moment de l’origine de cette dernière. A leur suite, et en se mettant donc volontairement en marge des approches fondatrices traditionnelles de l’autorité, Thomas Berns cerne le débat politique le plus profond mais aussi le plus enfoui par les prétentions unifiantes de la philosophie politique : un débat qui oscillerait entre un mouvement de retour constant de l’Etat vers son originaire le plus conflictuel, indiqué par Machiavel, et un mouvement d’oubli décisif, mais donc conscient, de ce même originaire, réclamé par Montaigne. De la sorte, avec Machiavel et Montaigne, c’est aussi tout l’impensé de l’histoire dominante de la philosophie politique, en particulier telle qu’elle est représentée aujourd’hui, qui peut être repensé.
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