Panoramica, 8, avril – mai 2002
Maison de l’Amérique latine
L’influence de la Cour interaméricaine des droits de l’homme en Amérique Latine croît considérablement. Dans les années septante et quatre-vingt, l’Amérique Latine était constamment montrée du doigt pour les graves violations des droits de l’homme qui y étaient commises généralement en toute impunité : tortures, détentions arbitraires, exécutions extrajudiciaires, régimes militaires dictatoriaux, guerres civiles, … On est loin des violations relatives à la liberté d’expression ou au respect de la vie privée qui encombraient les audiences de la Cour européenne des droits de l’homme. La mise en place d’un système de protection des droits de l’homme sur l’initiative des pays membres de l’Organisation des Etats américains visait à répondre à ces défis. Dès son premier arrêt, en 1989, par lequel elle condamna le phénomène extrêmement répandu des disparitions, la Cour marqua clairement son intention de changer la situation et afficha son ambition de n’avoir rien à envier à la Cour de Strasbourg. Depuis lors, la qualité du travail de la Cour et son influence sur les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du sud n’ont cessé de se développer. Nous avons choisi deux arrêts récents qui illustrent le travail de cette haute juridiction qui siège à San José au Costa Rica. Ces arrêts de principe traitent de problématiques différentes -le premier concerne les droits des peuples autochtones alors que le second traite de la liberté d’expression – mais tous deux mettent en exergue la pertinence voire l’avant-gardisme de la jurisprudence de la Cour.