Nous étudierons trois types principaux d’assertions de feintise partagée : la fiction, la plaisanterie et l’ironie. Après les avoir définies, nous souhaiterions montrer que dans le système des limites de la liberté d’expression, elles ne constituent pas une catégorie atypique, mais un type paradigmatique d’énoncé, laissant apparaître plus clairement que d’autres la tâche de l’organe chargé de concrétiser les normes limitant l’expression (dans bien des cas, le juge). Rejetant toute thèse de « l’impunité de l’artiste ou du comique », nous établirons que la nature des énoncés fictionnels entraîne cependant l’inapplicabilité d’un certain type de limites à leur encontre.
Une version antérieure de ce texte est accessible sur le site Vox Poetica.